Face à une concurrence exacerbée, et une évolution des attentes du consommateur, notamment chez les « millenials » ( 18-30 ans), les producteurs de vins et spiritueux cherchent à se différencier et aller au delà du produit proposé. L’expérience autour du vin lui même devient donc un outil marketing à part entière. Celle-ci va reposer sur une interaction génératrice de sens entre une personne, un produit et une situation. Elle peut se décliner à travers un éveil sensoriel, affectif, cognitif, créatif et physique. Mais à bien y regarder, rien de nouveau sous le soleil; en effet, depuis bien longtemps les propositions d’expériences sont développées chez les grands producteurs de vins et spiritueux qui ont mis en place, au sein de leurs chais ou chateaux, des structures d’accueil avec des parcours « découverte ». Le but est de faire entrer les consommateurs dans l’univers de la marque pour qu’ils s’en « imprègnent » et privilégient la marque .Dans ce cas, l’oenotourisme est donc une voie importante. Mais désormais, pour créer davantage du rêve autour du produit, les grandes maisons de champagne, de spiritueux et de vins ( à un niveau moindre), proposent des expériences rares et extraordinaires à travers des événements jouant un rôle d’immersion totale dans l’univers de la marque. Les exemples sont nombreux : les Champagne Bollinger ont crée un club « Bollinger » qui organise des diners dans leur domaine avec dégustations de cuvées rares. La maison Krug a organisé une vente aux enchères d’un voyage pour quatre personnes, avec visite exceptionnelle de la maison Krug, déjeuner et surtout dégustation d’une bouteille Krug de 1915. A New York chez Sotheby’s, le voyage a été adjugé 116 376 $ (estimation 15 000 $). Preuve en est que l’extraordinaire et le rare sont recherchés par certains « happy fews ». Bien entendu, ces breuvages appartiennent au monde du luxe mais il est interessant de noter qu’on assiste , face à un risque de banalisation du luxe, à une véritable inflation des projets expérientiels pour jouer la partition de l’unique et du rare. A quand des voyages dans l’espace avec une dégustation de cuvées rares?
Qui n’a pas découvert le Spritz, apéro italien à base de Prosecco et d’Apérol, sur les tables des bars fréquentés cet été. Certains n’hésitaient pas à photographier le cocktail et le diffuser sur Instagram. Belle réussite marketing d’un cocktail à tradition locale italienne, devenu un apéro populaire sur les différents continents. Les chiffres de croissance de vente de ce cocktail donne le tournis : une croissance de 19,5% en 2017 et de 24,7% prévue en 2018. Le groupe Campari, propriétaire d’Apérol se frotte les mains. Mais cette croissance est due à une approche marketing bien pensée et particulièrement efficace. Au départ, le groupe Campari a ciblé des quartiers « branchés » de grandes villes, à travers 2 ou 3 bars à la mode. Il a formé les barmen et barwomen et leur a défini un argumentaire de vente. Accompagné d’organisation d’évènements dans ces bars, le Spritz a rencontré rapidement sa clientèle et connu un fort développement des ventes. On est passé de la n...
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