Accéder au contenu principal

Pourquoi les réseaux sociaux prennent-ils une part importante dans la prescription d’achat des vins ?

Assis à la table d’un bar à vins, le client fait part à ses convives de sa dernière découverte d’un vin du Jura dont un ami lui a « parlé » sur facebook. Il parait qu’il est très bon, il faut qu’il le goûte.  Combien de fois n’a t’on pas vu cette scène dans un restaurant ou chez soi ? Le vin, boisson sociale par excellence, est sujet à prescription par l’entourage. Jadis, c’était un parent ou un critique qui faisait découvrir un vin, maintenant c’est le réseau social « digital » qui a pris l’avantage. Bien d’expériences dont on ne peut connaître la qualité qu’après consommation, le vin appartient à un marché dans lequel il existe une asymétrie d’informations importante. Certains connaissent bien le vin, d’autres non mais beaucoup l’apprécient. La notion de recommandation devient alors importante. Jusqu’à un passé proche, les critiques et les experts jouaient ce
rôle de prescription, via des magazines spécialisés ou grand public. La « donne » commence à changer et plus particulièrement avec la nouvelle clientèle de vins, la génération Y ou  appelés aussi « millénials » ( jeunes de 20 à 35 ans). Amateurs de réseaux sociaux auxquels ils sont fortement attachés, Les facebook et autres leur permettent d’échanger et de bénéficier des recommandations de leurs proches, de leurs réseaux et d’autres intervenants. Véritable « expérimentateur » dans l’âme, cette génération Y n’hésite pas à partager ses dégustations, leurs coups de cœur; ceux qui s’y connaissent un peu moins en vin s’en inspirent pour découvrir les vins. On assiste donc à un affaissement du système des critiques qui dominaient le marché de l’opinion, au profit de ces nouveaux prescripteurs. Si l’on observe d’autres marchés liés aux métiers de bouche, on peut constater un phénomène analogue : Tripadvisor n’est il pas devenu l’outil indispensable pour choisir un restaurant, malgré parfois quelques dysfonctionnements ( commentaires faux, abusifs..). Le marché du vin ne restera pas à l’écart de cette tendance lourde. Une statistique semble aller dans ce sens: 19% des millenials utilisent internet et les réseaux sociaux pour choisir un vin ( Étude IFOP 2016). Les recommandations via facebook ou Vivino (application permettant à un amateur d’obtenir des infos ( avis) sur un vin à partir d’une photo prise) et d’autres ont pris largement le pas dans le marché de l’opinion. La communication des acteurs viticoles devra donc en tenir compte pour suivre cette évolution majeure. Encore une disruption!


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Spritz, une stratégie marketing efficace dont devraient s’inspirer les acteurs du monde viticole

Qui n’a pas découvert le Spritz, apéro italien à base de Prosecco et d’Apérol, sur les tables des bars fréquentés cet été. Certains n’hésitaient pas à photographier le cocktail et le diffuser sur Instagram. Belle réussite marketing d’un cocktail à tradition locale italienne, devenu un apéro populaire sur les différents continents. Les chiffres de croissance de vente de ce cocktail donne le tournis : une croissance de 19,5% en 2017 et de 24,7% prévue en 2018. Le groupe Campari, propriétaire d’Apérol se frotte les mains. Mais cette croissance est due à une approche marketing bien pensée et particulièrement efficace. Au départ, le groupe Campari a ciblé des quartiers «  branchés » de grandes villes, à travers 2 ou 3 bars à la mode. Il a formé les barmen et barwomen et leur a défini un argumentaire de vente. Accompagné d’organisation d’évènements dans ces bars, le Spritz a rencontré rapidement sa clientèle et  connu un fort développement des ventes. On est passé de la n...

Vin et marketing expérientiel....

Vin et marketing expérientiel : Au delà du produit..... Face à une concurrence exacerbée, et une évolution des attentes du consommateur, notamment chez les « millenials » ( 18-30 ans), les producteurs de vins et spiritueux cherchent à se différencier et aller au delà du produit proposé. L’expérience autour du vin lui même devient donc un outil marketing à part entière. Celle-ci va reposer sur une interaction génératrice de sens entre une personne, un produit et une situation. Elle peut se décliner  à travers un éveil sensoriel, affectif, cognitif, créatif et physique.  Mais à bien y regarder, rien de nouveau sous le soleil; en effet, depuis bien longtemps les propositions d’expériences sont développées chez les grands producteurs de vins et spiritueux qui ont mis en place, au sein de leurs chais ou chateaux, des structures d’accueil avec des parcours « découverte ». Le but est de faire entrer les consommateurs dans l’univers de la marque pour qu’ils s’en «...

Et si le cannabis concurrençait le vin ?

Et si le cannabis concurrençait le vin ?  Lors du dernier VINEXPO en Mai 2019 (grand salon des vins et spiritueux), l’organisateur avait commandé à une société d’études anglaise ( IWSR), plusieurs analyses du marché du vin. Une a retenu plus particulièrement mon attention sur les millénials (18/35 ans) et m’a, à vrai dire, un peu stupéfaite. En sondant cette génération « Y » sur le marché américain, il apparaît que la cannabis  (légalisé dans certains états) affecte déjà la consommation de boissons alcoolisées et continuera à l’affecter dans les années à venir. En effet, chez les jeunes femmes, le cannabis et ses dérivés apparaissent plus sains et plus relaxant que le vin. Pour l’ensemble de la génération « Y » mais aussi Z ( moins de 18 ans) et d’un point de vue social, il n’est pas »cool » d’être alcoolisé et c’est plus sympathique de « fumer » un peu de cannabis. Ce constat peut se faire sur le marché américain mais je suppose q...