Un chais magnifique est en train de sortir de terre à Saint-Magne de Castillon, commune limitrophe de la juridiction de Saint-Emilion. Quel investisseur a t‘il pu réaliser un tel projet dans une appellation appellation viticole modeste ( Côtes de Bordeaux-Castillon)? N’allez pas chercher bien loin, il s’agit d’un premier cru classé A de Saint-Emilion, château Angelus. Mais pourquoi cette star du vignoble saint-émilionnais s’implante t’il là ? La réponse est simple : Pour y élaborer son deuxième vin « le Carillon de l’Angelus ». Une question vient immédiatement à l’esprit : Peut-on produire un deuxième vin dans une autre appellation que Saint-Emilion ? Oui si vous avez décidé d’abandonner l’appellation Saint-Emilion et de « jouer » uniquement sur la marque « Angelus ». Voilà le nouveau défi de ce premier cru classé.
La jeune génération, qui reprend les rennes d’Angelus, voit sans doute son développement via son second vin ( qui ne sera plus un deuxième vin à terme) par l’utilisation de la belle marque « Angelus ». La production du premier cru classé étant limitée par la surface actuelle du vignoble, le seul moyen d’augmenter les volumes passe par la création d’un vin qui n’est pas contraint par une surface spécifique. La famille de Bouard s’ouvre ainsi la possibilité d’acheter du raisin ou du vin et d’élaborer une cuvée sous le nom « Carillon de l’Angelus ». Une grande nouveauté pour un grand cru classé? Pas si sûr , à regarder l’histoire viticole bordelaise. La Famille Rothschild, propriétaire de Mouton Rothschild, a crée dans les années 1930 le fameux Mouton Cadet. Au départ second vin de Mouton, « Mouton Cadet » a rencontré un succès commercial important et la baronnie a eu l’idée « géniale » de créer un vin de marque vendu désormais à grande échelle (plusieurs millions de bouteilles sous l’appellation Bordeaux). Profitant de la notoriété du premier cru classé de 1855, les Rothschild sont devenus des négociants-éleveurs en utilisant la belle marque « MOUTON CADET », laissant l’ambiguïté parfois poindre pour le grand public. En effet, ce dernier peut penser que cette cuvée est sortie tout droit des chais de Mouton Rothschild (il n’est que le fruit d’un négoce pure et dure). Faites l’expérience d’aller visiter Mouton Rothschild à Pauillac et vous serez saisis par la communication croisée entre le cru et la marque. A croire que les propriétaires d’Angelus s’en sont fortement inspirés ! Le succès sera t’il au rendez-vous comme pour Mouton Cadet, l’avenir nous le dira.
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